(à poster quand ce sera le moment, avec le bon titre hein
)
On aurait pu croire que les premières minutes de cette nuit seraient à l'image des conquêtes de Don Juan : passionnées, embrassées, animés par tous les sentiments. Que chacun des présents irait de son argumentation, conspuerait le vil séducteur, s'enflammerait à la pensée d'en découdre et même, peut-être, serait allé jusqu'à oser l'ébauche du geste ultime.
Et bien non.
Le tout début de la nuit de Valogne fut.... calme. De ce calme terrible qui annonce les tempêtes dévastatrices, de cette stupéfaction et de cette peur présageant aux plus grand événements.
Don Juan était arrivé, et tous demeuraient silencieux car stupéfait : l'homme devenu un Mythe revêtait encore quelque chose de sacré qu'on ne pouvait si facilement détruire. Pour lui le crépuscule des idoles n'était pas encore tout à fait arrivé.
Ce silence... ce grand, pesant et magnifique silence envahit tout et tous : ils y repensaient, oh oui ils revivaient les moments de Don Juan, ces instants, heures ou nuits, qui les avaient si profondément marqués dans leurs vies respectives. Car haï ou adoré, Don Juan ne saurait être oublié.
Pourtant, cette nuit, on allait peut-être bien le tuer.
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- Il m'a séduite !
- Il s'est joué de moi !
- Il a abusé de ma confiance !
- Voyons Mesdames, vous étiez toutes consentantes. Et certaines d'entre vous plusieurs fois de suite
- C'est un menteur !
- Je vais le tuer !
- La Rappée veuillez tenir en respect Don Carlos je vous prie, je m'inquiète pour sa santé future
- Je vais très bien !
- Vous irez moins bien si nous laissons Don Juan vous trouver au pré, alors silence et asseyez-vous !
- A vrai dire Madame la duchesse je ne pense pas que Don Carlos soit le cadet des soucis de Don Juan
- Trop aimable
- Et de manière générale il me semble bien indifférent
- C'est un fait, vous êtes perspicace mon ami : mon visage vous inspire-t-il donc autant ?
- Serviteur, Monsieur
- Don Juan, cessez de faire des amabilités et reconnaissez plutôt vos crimes !
- Tout ceci ne rime à rien, de quoi devrais-je me confesser ?
[Discours de Don Juan] :
"C'est un monde, on en viendrait à me reprocher mes sentiments. Je vous aie aimé mes dames, j'ai cru et ressenti chacune des douces paroles que je vous aie adressées. Jamais je n'ai pu vous mentir, et à dire le vrai je n'ai jamais su mentir à une femme : mon caractère d'esprit me rend la chose tout bonnement impossible. Est-ce réellement moi que vous voulez juger ? Je vous aie aimé, et vous aussi vous m'avez aimé ; nos serments étaient les plus beaux et les plus purs du monde, et entre nous tout n'était que lumineux.
Je vous le demande, était-ce un crime d'aimer ? De vous aimer toutes, autant et trop jusqu'à la folie ? L'amour vous est-il donc devenu une chose si haïssable que vous la récusiez toute ainsi ?
Ah Mesdames, ne commettez pas l'heureuse de renier vos plus belles heures. Peut-être bien cet amour-là fut trop bref et trop intense, peut-être ne vous a-t-on plus donné ce calice par la suite......
Rappelez-vous, au fond de vous vous ressentez encore ce désir et cette chaleur que nous avons partagés. Cela ne s'oublie pas car c'était la marque d'un amour vrai, qui ne se s'effacera jamais.
Je vous mets au défi, que celle qui ne ressent plus rien pour moi jusqu'au tréfond de son âme, alors celle-là seule peut avoir le droit d'exiger ma tête"
[Fin du discours et réactions]
[SILENCE]
- ....
- je crois....
- je me rappelle, je me souviens, je le ressens
- Don Juan..... je l'ai aimé, nous l'avons toutes aimé
- était-ce lui, est-il vraiment ce que j'ai aimé ou bien....
- ...
- Je vais le tuer !
- Je ne ressens rien, plus rien ! tuez-le !
- Miss de la Tringlerie, oseriez-vous nous faire... ?
- Madame la duchesse, le souper est servi
- Cela tombe bien, j'ai une faim de loup moi ! Mesdames, je vous suis ou je vous précède ?
- Allez devant Don Juan, pour l'heure vous nous agacez surtout
- Madame....
- Quoi encore ?
- Je crains qu'il n'y ait encore un couvert de trop......
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